Donnez votre souffle pour ceux qui en manquent!
C’est la devise des Virades de l’Espoir pour la lutte contre la mucoviscidose.
Les Virades ont lieu depuis 1985 en France et celle de Frontenas depuis 1989.
À cette époque, seuls des circuits pédestres étaient proposés. Le principe est de parcourir des kilomètres et de se faire parrainer pour récolter de l’argent. La recherche en a grandement besoin.
À Frontenas, depuis la première année, c’est une vraie kermesse qui complète l’effort sur les parcours. Nombreux stands, jeux, spectacles, musique, danse, ambiance festive, repas sur place, buvette, orgue de barbarie pour accompagner les départs des participants… Jusqu’au lâcher de ballons qui clôture la journée. Tout ceci grâce à des dizaines de bénévoles autour d’un noyau organisateur fidèle au poste. Beaucoup sont là tous les ans depuis le début.
Je ne sais plus quand j’ai balisé pour la première fois des circuits VTT sur Frontenas. À la fin des années 90, le VTTVB proposait une démonstration de trial, grâce à Thomas Aupet. Gros succès. Et depuis, la relation entre le VTT, notre club, et la Virade de Frontenas n’a eu de cesse de se renforcer.
Cette année encore, trois boucles sportives (13, 22 et 32 kilomètres) étaient tracées pour les vététistes. Jean-Rémi et Daniel m’ont aidé à baliser tout ça… Et personne ne s’est perdu.
Une nouvelle Virade, pour l’Espoir. Le départ.
Denis est déjà loin devant, Arnaud et son fils de 9 ans parcourent le 13 kilomètres. Nicolas, Mikael, Sylvain, Patricia, Daniel, Patrick, Philippe et moi nous élançons avec beaucoup d’autres vététistes sur le 32 kilomètres et ses 950 mètres de dénivelé positif.
Frontenas et ses environs sont magnifiques! Je ne m’en lasse pas. On est au cœur des Pierres Dorées et, du départ, au passage du lavoir, on est déjà sous le charme. L’église du XIIème laisse dépasser son superbe clocher. Et on est immédiatement dans le vignoble, rapidement en vue du Château de Rochebonne, de Theizé. Les parcours 13 et 22 kilomètres passent devant.
Le premier ravitaillement (unique pour les 13 et 22) nous accueille dans le hameau de Ruissel. Les bénévoles du Lion’s club assurent la convivialité.
Puis une première séparation de circuit : le 13 part à gauche en direction de Theizé, via un morceau de la voie du tacot et les 22 et 32 à droite, traversant Ruissel pour descendre entre les vignes jusqu’aux Essard. Puis, une descente technique dans un single aboutit sur le vallon verdoyant et humide du ruisseau de Pouilly où une carcasse de 4×4 donne un côté «Indiana Jones» aux lieux.
On remonte sur Jarnioux. L’arrivée sur le village offre une vue splendide sur le château et l’église de pierres dorées. La traversée du village avec son petit passage étroit de l’ancienne église conduit, après une côte à donner son souffle, à la voie du tacot et son viaduc remarquable.
On grimpe encore, dur, jusqu’à la chapelle St Roch, puis, dur, jusqu’au hameau de St Clair. Avec là aussi une chapelle à admirer, toute fragile, six fois centenaire et restaurée en 1955 et 1970 (toit).
À côté, un magnifique tilleul, torturé, au tronc ouvert, cerclé d’un cerceau de fer rouillé mangé par le bois, bien feuillu malgré tout, et où j’ai l’habitude d’accrocher un morceau de rubalise. Ce tilleul à été planté là par Sully!
On rejoint par une petite route une descente technique et une ancienne voie ré-ouverte il y a quelques années, bordée de murets et envahie de buis, malheureusement atteints par la pyrale du buis (une saloperie). Ville-sur-Jarnioux. Un nouveau morceau de la voie du tacot nous conduit dans un sous-bois jusqu’à la séparation des circuits 22 (qui rejoint le 13 pour un retour par Theizé) et le 32 kilomètres qui s’élève par un chemin difficile, caillouteux, jusqu’au Bancillon. Un magnifique panorama s’offre à la vue avant l’arrivée au deuxième ravitaillement. Là aussi l’ambiance conviviale est assurée par les bénévoles.
Techno.
Nous faisons la connaissance d’un vététiste au vélo équipé d’une fourche peu commune. Elle me rappelle la fourche à parallélogramme déformable de Fournalès, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… La discussion s’engage.
Matthieu Alfano, créateur de MOTION à Villefranche-sur-Saône, nous présente son invention et explique le principe anti-plongée de cette fourche révolutionnaire. La fabrication française en série est en cours. Bravo et merci pour l’industrie française et caladoise. Et chapeau bas pour l’évolution technologique du VTT!
Pierres dorées et Val d’Oingt.
La suite du parcours passe à proximité de Oingt, avec un superbe panorama sur le village. Puis nous plongeons sur le Bois d’Oingt avec encore un ancien chemin redécouvert (et encore du buis attaqué par la pyrale), une traversée technique du ruisseau de Nizy, de nouveau une portion de la voie du tacot avec, par endroits, une belle vue sur le village du Bois d’Oingt, aujourd’hui Val d’Oingt.
Et ça monte encore, et encore (donne ton souffle!), et plus ça monte, plus ça vaut le coup de s’arrêter pour se retourner: le panorama sur la vallée d’Azergues et des monts de Tarare, jusqu’au Lyonnais, décoiffe. Ouf!
Un bon coup de pédale et c’est le village de Moiré qui apparaît tout doré. C’est l’occasion d’une petite séance photos avec nos amis de la Bécane Club Perréonaise.
Un dernier raidillon nous emmène aux Grandes Terres, belle vue sur Theizé, et à un plongeon par un petit single abrupt jusqu’à proximité du château de Rapetour.
Retour à Frontenas.
C’est ensuite à peu près plat jusqu’au retour en descente sur Frontenas où nous attendent buvette, frites, saucisses… Si le cœur vous en dit… Un moment d’amitié.
Cette Virade, c’est beaucoup d’émotion pour qui a connu Carole, amie du VTTVB, bénévole sur nombre de nos manifestations, décédée de la mucoviscidose en octobre 2013, à 37 ans.
Pour sa mémoire, et aussi parce que les Virades contribuent à l’amélioration de la transplantation pulmonaire, pour Boris, la Virade de l’Espoir du Beaujolais a une grande place dans mon cœur.
Alain Daix