Daniel a l’habitude de nous concevoir des week-end VTT au top (voir Sisteron).
Choix du site, étude des parcours, contact avec un gîte de qualité… Il pourrait bosser dans une agence de voyage, un vrai pro.
Il nous avait donc programmé un week-end dans le Trièves, autour du gîte de la Margelière, pour les 15 et 16 juin 2019. Personnellement, j’avais pu retoucher les traces GPS en les faisant coller au plus près sur la cartographie et pointer les départ et arrivée depuis le gîte.
Samedi 15 juin.
C’est tôt le matin que nous nous retrouvons à douze pour un voyage de deux heures et demie en voiture. Passage par Grenoble. La météo prévoyait des orages l’après-midi, mais beau temps le matin. Las! Peu après avoir passé Grenoble, c’est la pluie. Peu engageant pour passer la journée sur le VTT. On se rappelle des sorties mémorables sous la flotte, et même sous la neige, en octobre en Auvergne… On n’en est pas encore là, mais on ne sait jamais, le temps est tellement bizarre. L’optimisme n’est pas de mise.
À l’arrivée dans le Trièves, plus de pluie, un beau soleil brille et illumine les paysages verts et fleuris. Le moral revient. Arrivés au gîte, il nous faut peu de temps pour prendre possession des lieux. L’accueil est sympathique.
9H30 plus le quart d’heure beaujolais, nous nous élançons sur le circuit, en direction de l’Ébron, petite rivière. J’avais pointé un gué, sur la carte. Mais la rivière court comme un torrent et il s’avère compliqué de passer dedans. On se dégonfle et on rallonge le parcours jusqu’au pont de Tréminis. Après le village, ça se corse très vite, notre trace emprunte un sentier très caillouteux, bordé de « cairns » et avec des talus difficilement franchissables avec un vélo. Nous découvrons le relief du Trièves. Nous sommes deux « anciens » sur un VTTAE. Je pratique depuis plusieurs années déjà et j’avoue y trouver beaucoup de bonheur. À voir le sourire de Jean-Rémi dans les fortes côtes, je pense qu’il va vite s’habituer.
Nous atteignons enfin le col de Mens (1117m). Une bonne descente en sous-bois, par moments bien technique, nous récompense de nos efforts. Puis le parcours emprunte de larges chemins panoramiques, toujours en descente, un régal.
Un peu de route. Une petite pause « crevaison », c’est Nicolas qui s’y colle. Bon, c’est pas les temps de réparation de la formule 1, mais tout va bien, le paysage est joli. Je repère des coquelicots qui vont me décorer ma vidéo. Je patiente à attendre l’arrivée du groupe, qui repartira bien à un moment ou à un autre…
Nous repartons, donc, en pensant déjà au pique-nique. On décide de rouler jusqu’à 13H00. Après le village de Saint-Baudille-et-Pipet, nous empruntons une allée bétonnée au milieu de pâturages. La pente est raide.
Le panorama est somptueux à 360 degrés.
Quant aux degrés Celcius, ils commencent à monter aussi. Ça chauffe dans la grimpette! Le groupe est étiré.
Nous nous retrouvons à la fin de la côte. Petite séance de photos. La vue est à couper le souffle. Une rare portion de plat, puis le chemin de gravillons se penche à nouveau dans le mauvais sens. Faut pédaler! Descentes et grimpées se succèdent. Nous remplissons les poches à eau à une ravissante et fraîche fontaine. Instant bucolique apprécié de tous. Plus loin, une zone de travaux nous oblige à poser le pied et à pousser le vélo. Ça grimpe dur et la terre est meuble sur les bords d’une longue tranchée.
« On the road again ». Une large route en descente nous permet d’admirer encore le paysage de montagne.
Nous bifurquons sur un beau chemin pierreux grimpant, avec, sur notre gauche (à l’Est), la vue.
13H00, il est temps de faire une pause repas. Ça tombe bien, un champ nous attend avec toujours une sublime vue sur les multiples sommets et, en bas, le village de Mens.
À table!
Le pique-nique consommé, c’est un peu dur de s’arracher à ce coin de paradis et à renoncer à une petite sieste. Nous enfourchons les vélos. Très vite, après une courte côte, nous abordons une longue descente sur un chemin large et roulant. Et là, sublime, le panorama s’offre à nous alors que nous pouvons lâcher les freins. Quel pied! Le Mont-Aiguille, le Vercors… Plein les yeux!
Nous descendons ainsi jusqu’à Mens, la capitale du Trièves. Nous traversons rapidement et continuons à descendre par des chemins toujours généreux en paysages. Le ciel se couvre. Nous passons un ruisseau encaissé, bien technique. Pour remonter derrière sur le vélo, c’est pas gagné, même avec l’assistance. Bon, personne ne s’est vautré dans la flotte.
Le sentier, en sous-bois, devient plat, et donc boueux. C’est ludique de zigzaguer entre les flaques, les arbres et les pierres. Plat, mais technique. Et ben voilà! Notre David se paye un bain de boue en s’affalant, presque à l’arrêt, dans une grosse flaque glissante! L’avantage avec la bouillasse, c’est que c’est doux. Du coup, pas de bobo pour notre ch’ti préféré, juste sa tenue un peu ruinée… Il est le premier à rire.
Pendant que nous reprenons en montée, le ciel devient noir et bruyant. Le tonnerre nous prévient qu’on va pas y couper! En quelques minutes, la pluie nous caresse doucement, puis nous rince carrément. Tout le monde sort l’imper.
On fait une pose sous de grands arbres protecteurs (les impacts de foudres sont loins). L’orage s’éloigne et nous reprenons notre beau parcours, vite échauffés par le dénivelé et la couche vestimentaire de trop. Au village de Prébois, la belle fontaine, qui sert aussi de piscine aux enfants, permet à David de se séparer d’un peu de boue du Triève que la pluie n’a pas assez rincée. Ça nous amuse un moment. Plus loin, sur la route, et au moment de bifurquer sur le chemin du retour, le ciel devient de nouveau menaçant. Un petit débat (le Grand Débat, c’est fini) nous permet de décider démocratiquement de renoncer aux chemins et de prendre la route pour rejoindre au plus vite la douceur du gîte de la Margelière… La perspective d’une bonne douche et d’une bonne bière convainc la majorité. Vincent a beau protester et proposer deux groupes, il n’obtient pas gain de cause. D’ailleurs, il recommence à pleuvoir. Au fil des kilomètres, la route trempée fait place à un bitume parfaitement sec et les gros nuages noirs font place à un azur plus bleu que le bleu de tes yeux.
À l’approche de Château Bas (commune de Tréminis), où se trouve le gîte, nous sommes éblouis par la majesté du Grand Ferrand illuminé par le soleil.
À la Margelière, notre hôte, une dame très agréable, est étonnée, et un tout petit peu moqueuse, de nous voir rappliquer si tôt et nous affirme qu’ici, il n’est pas tombé une goutte. Bière pour tout le monde, blanche, ambrée ou au sureau, au choix. Pour nous, même si nous avons légèrement écourté la partie chemins, le plaisir d’avoir parcouru ce circuit magnifique est total.
Malheureusement, une très mauvaise nouvelle familiale oblige Hervé à rentrer d’urgence. Nous pensons à lui et sa famille.
Le repas du soir, pris à côté d’un groupe de randonneuses et randonneurs pédestre, est un régal. Produits locaux et bios en quantité, c’est pas pour rien que le lieu est recommandé depuis des dizaines d’années par le Guide du Routard. La soirée nous gratifie d’un superbe coucher de soleil sur le Grand Ferrand, tout rose, agrémenté d’une belle lune blanche, presque pleine. La nuit est bien arrosée par de fortes pluies.
Dimanche 16 juin.
La fraîcheur et l’humidité de ce petit matin nous rebutent un peu. Le Grand Ferrand est complètement caché par d’épais nuages. Un petit déjeuner consistant, un léger exercice d’assouplissement et nous remontons sur nos VTT, un peu boueux de la veille. Nous nous élançons sur “Le tour du Ménil”, circuit d’une trentaine de kilomètres avec un dénivelé positif annoncé de plus de 800 mètres. Ça va sûrement tirer sur les cuisses! Le profil est simple: grosse montée sur dix kilomètres … Et puis redescente, de quoi se faire plaisir.
Ça démarre tranquille, puis la pente se durcit petit à petit. Nous nous élevons longuement sur une petite route qui se transforme en un beau chemin forestier. Des sapins. Ce n’est pas sans nous rappeler notre Haut-Beaujolais, en un peu plus rocailleux. Mais la grosse différence, c’est que les montées beaujolaises sont moins longues. Nicolas, toujours très à l’aise en côte, se régale et joue à partir devant en mode avion, redescendre, croiser le groupe étiré sur des centaines de mètres, et re-dépasser tout le monde.
C’est dans les nuages que nous arrivons enfin à un sommet.
Nous descendons dans les sapins en appréciant la féerie du brouillard, évitant des éboulis partout sur le chemin, carrément technique par endroits.
Puis, après une courte distance sur du plat… Le mur! Le petit sentier que nous devons franchir est quasi vertical! C’est de l’escalade.
Je pousse avec grand peine mon vélo de vingt-deux kilos, serrant les deux freins pour ne pas repartir en arrière. Prendre appui avec le bon pied en se méfiant des pierres qui se détachent et roulent en contrebas. Heureusement, personne en dessous, je suis le dernier. Derrière Jean-Rémi, mon compagnon électrovététiste. Son biclou possède une aide au poussage, pas le mien. Sa roue arrière patine et déséquilibre le vélo et le bonhomme. je ne suis pas sûr de l’efficacité du système sur ce sentier hyper-accidenté, rocailleux et glissant.
Nous arrivons enfin sur une belle portion plate, longeant une falaise de roche, très sympa dans le brouillard.
Puis nous devons franchir une clôture, un long pâturage où nous accueille un joli chien de berger. Le berger ne tarde pas à venir à notre rencontre. Nous échangeons un peu avec lui. Il est surpris que nous soyons monté par le sentier avec nos vélos. Je l’écoute et me demande comment font ces hommes ou femmes pour vivre ainsi isolés. Admiratif.
À la sortie du pâturage (pour nous, parce que c’est plutôt l’entrée, avec le chemin forestier) une petite cabiote propose des fromages de chèvres à la vente. Il suffit de poser 5 euros dans une soucoupe et de se servir en fromages, emballés par quatre. Pas de terminal carte bleue… Plus de fromage (mais des billets de 5 euros) dans la cabiote quand nous repartons à l’attaque d’une interminable descente. Les freins sont lâchés, on entend les gravillons résonner sur les pneus, le vent dans les oreilles. Les compteurs s’affolent. Plus bas, la température remonte et les paysages sont plus larges. On retrouve la beauté du Trièves. Pour la fin du circuit, notre trace GPS propose la route. Nicolas qui maîtrise parfaitement son nouveau GPS nous guide sur un beau chemin longeant l’Ebron, sans grosse difficulté, hormis un passage un peu chaud en descente. Que du bonheur!
Sauf que nous sommes du mauvais côté de l’Ébron. Deux solutions: contourner la rivière jusqu’au pont, mais ça rallonge sensiblement. Ou bien passer le gué… C’est parti!
C’est donc les pieds mouillés que nous sommes revenus à la Margelière…
Un repas de fête nous attendait, dont un crumble aux abricots et fleurs de sureau, au goût de paradis.
Merci à Christine et Freddy pour l’accueil chaleureux et la cuisine mémorable.
Et grand merci à Daniel pour l’organisation, Alain, David, Francis, Hervé, Jean-Rémi, Michel, Nicolas, Sylvain, Vincent et Yannick pour votre bonne humeur et cette convivialité qui fait la force de notre club.
… Au prochain week-end du VTTVB.
AD
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