Essai VAE

wheelingLes Cimes de Juliénas sur un VTT à assistance électrique.

Ce n’était pas mon premier essai de VAE. J’avais déjà deux expériences dans ce domaine. Ma première rencontre avec ce type de VTT, je l’ai réalisée en montagne.

Début août 2014.

À Notre Dame de Bellecombe, dans le Val d’Arly (Savoie). Nous avions, ma compagne et moi loué chacun un modèle semi-rigide. Le mien était un Scott E-aspect 920, avec des roues 29 pouces, super ! Le moteur était bien un Bosch 250W, c’est ce que je voulais. Quatre niveaux d’assistance : Eco, Tour, Sport et Turbo.

On s’était baladés sur des petites routes et chemins jusqu’à un petit lac de montagne, en fête ce jour-là. L’impression d’assistance sur les faibles dénivelés était agréable. Aucune fatigue. À ce rythme, et au bout d’une dizaine de bornes, la console Bosch annonçait 80 km d’autonomie en mode Eco! Mais le lac était entouré de fortes pentes, on était tout de même dans les Alpes. Je décidai de tester enfin l’assistance dans du vrai dénivelé. Je m’élançai seul sur un chemin balisé en direction d’un autre lac. Rapidement, la pente s’accentuait et je dus remonter le niveau d’assistance à « Turbo » et passer avec le dérailleur sur le plus grand des pignons. Et là, déception : j’avais beau forcer comme un malade sur les pédales, je sentais que le moteur flanchait et il me fallut rapidement descendre de vélo et … Pousser ! Pousser un âne mort, environ 22 kilos dans une pente à 15 ou 20 %. J’ai craché mes clopes, même si ça fait 27 ans que j’ai arrêté de fumer.

J’ai donc poussé la bête sur plusieurs kilomètres, en alternance avec un peu de roulage en mode turbo quand la pente devenait plus douce. Les vaches en alpage me regardaient avec un air goguenard, j’avais la langue qui pendait et j’avais perdu mes illusions sur l’assistance électrique pour du vrai VTT. Arrivé au « lac » (un tout petit plan d’eau envahi par des herbes), je me reposai un moment. Le paysage était splendide et je ne regrettais pas d’être monté, sauf que j’en aurais moins bavé avec mon propre VTT.

Dans la descente, j’ai pu me faire une idée du 29 pouces. Je ne me sentais pas vraiment à l’aise et j’ai beaucoup sollicité les freins à disques. Je suis trop habitué au tout-suspendu.

Je retrouvai en bas ma compagne et on se séparaient à nouveau pour le retour. Elle redescendait par la petite route et moi par un chemin à travers les alpages et les bois. Là, je me régalai vraiment en usant sans restriction du moteur dans les relances. Arrivé au village, la console affichait encore 30 km d’autonomie en mode Eco, j’avais roulé un peu plus d’une vingtaine de km pour un bon dénivelé. Mais je ne gardais pas une bonne impression du VTT à assistance…

Je ne pouvais me résoudre à tourner définitivement le dos au progrès.

J’ai donc loué un mois plus tard un Haibike tout-suspendu à Pollionnay (Loisirs VTT). haibike électriqueL’assistance est là aussi assurée par un moteur Bosch 250W avec une batterie de 36V-400Wh et ses 4 modes Eco, Tour, Sport et Turbo. J’avais récupéré pour mon GPS un parcours sur Utagawa VTT. Du départ, je suis un peu inquiet, en connaissant les circuits techniques de Pollionnay et en me remémorant ma mauvaise première expérience. La console affiche 90km d’autonomie en mode  « Eco ». La batterie est pleine. Je pars à l’économie, donc sur « Eco ». Mais sur la petite route montante, ça tire. Arrivé dans le chemin de terre déjà technique, je passe en mode « tour » et là, je suis dans la facilité. Impeccable. Le vélo répond très bien aux sollicitations et on se sent bien à passer les racines et grosses pierres. Ensuite, le circuit se corse : la pente devient raide et couverte de rochers difficiles à franchir. J’active le mode « Sport » et passe quelques vitesse au dérailleur. Formidable ! Je grimpe comme je n’avais jamais pu. Je deviens un champion de VTT ! Plus loin, des portions très raides et caillouteuses essaient de me décourager. Mais rien n’y fait : j’essaie le mode Turbo et toute la difficulté réside dans le pilotage : éviter que le vélo ne se cabre au passage de grosses pierres, et ça passe. Je suis stupéfait. Avec mon propre VTT, j’aurais dû pousser, voire porter. Jamais je n’ai monté de tels chemins sur le vélo. Là, un bon coup de pédalage bien sportif et on grimpe n’importe quoi !données gps

Seule ombre au tableau : l’autonomie. Elle baisse rapidement et je commence à calculer combien il me reste à faire. Aïe ! Ça va être juste ! J’aborde les descentes avec un plaisir fou. Je ne suis pas du tout fatigué et le vélo se pilote les doigts dans le nez. Les suspensions effacent racines et pierriers sans problème. Pour un peu je lâcherais le guidon pour me rouler une cigarette, mais, je l’ai déjà dit, je ne fume plus depuis longtemps. Et à pédaler dans ces portions descendantes, je remarque que l’autonomie augmente sensiblement. Elle est calculée à partir d’une moyenne de l’effort fourni. Je suis maintenant rassuré sur ce qui me reste. Je n’ai plus qu’à apprécier la beauté du site, le plaisir de rouler dans des sentiers ludiques à souhait pour un vététiste. À mon arrivée, je peux même repartir faire un morceau du circuit. J’ai la pêche et la batterie est loin d’être vide. Au total, je fais 35 kilomètres avec 1270 mètres de dénivelé positif, à 16 kilomètres heure de moyenne. Je n’avais jamais réalisé de telles performances !!

Me voici réconcilié avec le progrès…

… C’était donc convaincu de prendre du plaisir que je m’inscris sur le grand parcours des Cimes de Julienas le 9 novembre 2014.

J’avais retenu « mon » Lapierre Overvolt 900 FS en location chez Cycles A. Rolland à Jassans. Les caractéristiques de l’Overvolt 900 FS sont grosso modo les mêmes que le Haibike. Un VTT tout-suspendu avec une  motorisation Bosch 250W et batterie 36V-400Wh.

essai OvervoltC’est sous la pluie que je prends la direction de Juliénas, le Lapierre sur le porte-vélo, déjà trempé. La météo, très pessimiste, ne laisse aucun espoir d’amélioration et l’accueil des organisateurs et bénévoles des Cimes est, bien que chaleureux, désolé. « Au moins, vous ne serez pas embêtés par la poussière », plaisantent-ils. Il fait à peine jour, il n’y a encore que peu de participants, mais je décide de ne pas attendre pour attaquer le 45 km. Il ne fait pas froid. Un départ tranquille sur route permet la mise en jambes. Je démarre sur le mode « Eco ». Très bien, le moteur ronronne et je m’élève petit à petit dans le vignoble. Dès que le parcours quitte le bitume pour emprunter les charrois, gorgés d’eau, le mode « Eco » s’avère insuffisant. Je dois passer en « Tour » et « Sport » dès que la pente s’accentue un peu. Même sur du faux-plat descendant, ça colle et il faut pédaler avec l’assistance. Je sens que je vais avoir du mal à économiser la batterie. J’y vais doucement et me fait doubler par quelques costauds. On ne vit pas dans le même monde, certains sportifs et moi… Je suis toujours étonné par la force développée par ces vététistes de bon niveau. Mais quand ça grimpe dur et que je passe en mode « turbo », je double tout le monde. J’ai un peu honte, mais je ne suis pas fatigué.

Je retrouve bien les sensations du Haibike de Pollionnay et, là aussi je peux apprécier la beauté du site, surtout aux alentours de la Roche de Solutré et de la Roche de Vergisson, avec un vignoble aux couleurs jaune, marquées de rouge, de magnifiques couleurs d’automne. Même les brouillards qui s’accrochent ici et là sur les coteaux apportent un mystère de toute beauté à cette campagne Mâconnaise. Et dans les descentes cassantes, l’Overvolt a un comportement qui inspire la confiance. On peut lâcher les freins, le vélo reste bien au sol, les suspensions gomment tout et on se sent en sécurité dans sa trajectoire. Quel plaisir!

Les ravitaillements sont un vrai bonheur : charcuteries, tartines de fromage passées au grill, potages chauds, sucreries, fruits et boissons proposés par des bénévoles souriants malgré le temps épouvantable. Merci !

Cimes de Julienas 2014

Je me sers encore assez souvent de la fonction « Turbo », pour passer des sentiers raides, techniques et très glissants. Sans l’assistance, je serais sûrement toujours là-bas à pousser ma monture… Mais la batterie est beaucoup sollicitée et j’aurai du mal à finir le 45 km. Au dernier ravitaillement, tout le monde a l’air de souffrir de trop de flotte, la boue sur les visages et les vêtements des concurrents leur donnent l’aspect de forçats. Malgré cela, l’accueil des bénévoles est chaleureux et tout le monde a le sourire. Il me reste 10 km à faire sur le 45 et ma console ne promet que 7 km d’autonomie en mode « Sport », celui que j’utilise la plupart du temps en montée. Je décide donc d’emprunter le retour du 35 (environ 5 km pour finir). À mon arrivée à Juliénas, la console indique 43 km parcourus et 3 km d’autonomie en « Eco ». La batterie est pour ainsi dire vide. Ouf !

Le même circuit dans des conditions moins humides et j’aurais pu tout faire, avec, j’en suis sûr, de la marge.lavage du vélo

Je termine mes « Cimes de Juliénas » en allant chercher un cadeau (une paire de lunettes), ma bouteille de Juliénas au caveau et en prenant un succulent repas sous un chapiteau où régnait la fête. Je suis en pleine forme…

À l’année prochaine, c’est sûr.

J’ai rendu l’Overvolt chez Antonin Rolland Cycles avec un petit pincement au cœur. À bientôt 60 ans, amoureux du VTT, mais conscient de mes limites, j’ai bien l’intention de m’offrir un VAE pour continuer encore quelques année à prendre du plaisir à rouler dans les chemins, notamment dans le Beaujolais. Sans avoir l’impression de « trahir » ce beau sport. L’assistance permet simplement d’en faire plus. Essayez !

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3 commentaires :

  1. Merci, je me reconnais dans votre témoignage, age et intérêt VTT sauf que ma pratique est en dehors des circuits organisés. Quelques questions si ça ne vous ennuie pas : En descente, est ce que la batterie se recharge ? Entre le moteur dans la roue AR, AV ou dans le pédalier, que préférez vous ? J’habite à Grenoble et j’ai un RR 8XC carbone 26″ qui est mon compagnon idéal pour mes 75 kg et 1.65m. Avez vous franchi le pas et acheté un VTT AE ?

  2. Merci de l’intérêt que vous portez à nos articles.
    Il n’existe pas encore de chargeur de batterie « embarqué » qui rechargerait dans les descentes. J’espère que c’est à l’étude.
    Le plus efficace pour la pratique du VTT, c’est le moteur central (pédalier).
    Pour ma part, je roule depuis un an avec un Giant Full E1, et j’en suis très content (puissance, autonomie, stabilité en descente…).
    Pour rouler autour de grenoble, ce genre de VTTAE me semble tout indiqué.

  3. Bonjour,
    Je suis dans le meme cas que vous ….un peux d’age ..d’embonpoint et envie de pouvoir aller là ou je n’irais pas mettre les pieds car horreur de la rando pédestre.
    Nous avons don acheté deux VTT Electrique Scott semi suspendu moteur central batterie 500w.
    C’est que du bonheur a chaque sortie on s’éclate et découvrons des paysages merveilleux sans devoir fournir un effort surhumain.
    vivement la prochaine rando
    A oui nous sommes sur la région Grenoble sud (Trieve / oisan)
    Cordialement
    Philippe

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